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La littérature occidentale a longtemps représenté la vieillesse masculine selon deux grands types de caractère, opposés et complémentaires : l'homme devenu sage (dans l'épopée) et l'homme ridicule (dans la comédie). Au seuil de la modernité, Shakespeare a inventé un nouveau type de vieillard, au-delà du sage et du comique, un personnage de démesure, déchu de ses pouvoirs, grandiose et atteint de folie. Le Roi Lear (1605-1606) est la première œuvre dont le héros est un vieillard. Lear invente, pour ainsi dire, le temps littéraire de la vieillesse. L'article analyse trois œuvres du siècle passé où une grande place est accordée au personnage du vieillard, celles d'Italo Svevo, de Samuel Beckett et de Thomas Bernhard, les deux dernières entretenant des liens étroits avec le drame shakespearien et Le Roi Lear . Il se conclut par quelques remarques sur les rapports entre âge et création, grand âge et style tardif.

Les définitions de la censure ont fortement évolué au cours des dernières décennies. De nouvelles théories sont apparues, chassant le récit classique du libéralisme politique, celui de l'émancipation conduite à partir des Lumières contre l'oppression, l'obscurantisme, l'esprit victorien. Pour les théories libérales, la censure est une contrainte, un obstacle à l'expression, un frein à l'exercice d'un droit politique. Elle s'impose de l'extérieur à une parole qui, autrement, serait libre. Les nouvelles conceptions de la censure mettent, elles, l'accent sur les structures implicites et sur les formes multiples de la censure sociale . Elles la présentent comme un élément omniprésent de la réalité sociale. L'un des traits communs à ces nouvelles descriptions est la thèse selon laquelle la censure ne serait pas de l'ordre de l'interdit mais plutôt d'une injonction à parler.

International audience ; Depuis le début des années 1980, le monde social de la littérature en France est défini par la tension entre le patrimonial et le contemporain. La littérature est entrée dans l'ère du patrimoine avec la politique des célébrations et des commémorations nationales. Cette patrimonialisation s'observe à travers les dates anniversaires, la vogue des maisons d'écrivains et les biographies. Elle pénètre jusque dans l'enseignement depuis l'introduction du socle commun de connaissances en 2006. Face à cette patrimonialisation, existe le domaine du contemporain, qu'il faut moins comprendre comme un âge ou comme une catégorie esthétique que comme une situation nouvelle de la littérature dans le bain culturel et social, un rapprochement avec les autres arts : festivals littéraires, résidences d'écrivains, performances, lectures publiques, littérature hors du texte.

International audience Depuis le début des années 1980, le monde social de la littérature en France est défini par la tension entre le patrimonial et le contemporain. La littérature est entrée dans l'ère du patrimoine avec la politique des célébrations et des commémorations nationales. Cette patrimonialisation s'observe à travers les dates anniversaires, la vogue des maisons d'écrivains et les biographies. Elle pénètre jusque dans l'enseignement depuis l'introduction du socle commun de connaissances en 2006. Face à cette patrimonialisation, existe le domaine du contemporain, qu'il faut moins comprendre comme un âge ou comme une catégorie esthétique que comme une situation nouvelle de la littérature dans le bain culturel et social, un rapprochement avec les autres arts : festivals littéraires, résidences d'écrivains, performances, lectures publiques, littérature hors du texte.

International audience ; Cuando estudiamos las literaturas de los periodos de transición democrática , nos interesamos en unos corpus producidos dentro de límites de secuencias históricas relativamente breves, homogéneas, y circunscritas en el tiempo ya que el concepto de transición elaborado por la ciencia política norteamericana desde el principio de los años setenta impone, por definición, su escala .Sin alejarme demasiado de los grandes ejes de nuestra reflexión, quisiera proponer aquí el estudio de un enunciado que, en el transcurso de mucho tiempo, terminó designando en Francia una suerte de derecho de la expresión libre sin límites, e incluso acabó confundiéndose, en algún momento, con una definición de la literatura en régimen democrático. « Tout dire » («decirlo todo»): ésta es la expresión francesa en cuestión.

National audience ; Le projet, suspendu, de publication des pamphlets antisémites de Céline aux éditions Gallimard a suscité de nombreux débats au sein du champ littéraire. Ce texte propose une analyse des débats qui ont surgi autour des questions politiques et éthiques qui engagent auteurs, critiques, éditeurs et lecteurs dans leur rapport à ces textes d'action.

On doit plus aux formalistes russes qu'un modèle d'étude interne fondé sur l'identification et la caractérisation linguistique de la littérature. Ce paradigme linguistique a permis d'objectiver le fait littéraire et de formaliser cet objet comme construction, somme de ses procédés et objet distinct. Les formalistes travaillaient moins sur les formes au sens traditionnel et esthétique du terme que sur la mise en forme, la transformation et l'évolution des formes, les lois de production poétique et les procédés. La forme, chez eux, n'est jamais ni fixée ni statique. Elle ressortit à une vision dynamique. C'est pourquoi, alors qu'on a souvent, en France, voulu rapprocher Paul Valéry et son culte de la forme des formalistes russes, dont il fut contemporain, on peut dire que les conceptions de la forme que défendaient respectivement Valéry et les formalistes différaient profondément et, même, s'opposaient.

International audience ; Au cours des années 1930, l'engagement politique de Camus, obéit à la même logique qui préside à l'engagement de la plupart des intellectuels français de la période. Ce qui l'en distingue est que cet engagement a pour cadre l'Algérie coloniale française et que ce cadre explique la singularité des positions de Camus, les raisons de son entrée en politique et de son adhésion, puis de son exclusion, du parti communiste.

Résumé Tout dire est une expression qui apparaît dans la langue française au xiii e siècle. Les contextes d'usage et les inflexions sémantiques qu'elle a connues permettent de comprendre les modifications successives des frontières entre sphère privée et sphère publique. On analyse la période 1750-1990 en isolant trois moments : naissance de l'autobiographie et droit de la critique, jusqu'à la période révolutionnaire au xviii e siècle ; combats autour de la liberté de la presse et de l'esthétique réaliste au xix e siècle ; débats concernant la place de la littérature à partir de 1945 et jusque dans les années 1960, où l'expression en vient à désigner ce qui semble être la tâche de la littérature.